Eli

Ces mauvaises habitudes qui nous pourrissent l’air !

Autocollant Sticker Interdit D'uriner Sur Le Mur Diam. 10 Cms
credit:priceminister.com

Mes salutations à toutes et à tous. Si vous n’avez pas encore été à Lomé, ma ville de résidence, sachez ceci : si jamais le besoin pressant (alors là pressant) vous prend d’aller aux toilettes alors que vous êtes loin de votre logement, mettez votre civilité de côté le temps de vous soulager quelque part en plein air. Drôle de conseil n’est-ce pas ? Et bien, avec le temps j’ai fini par comprendre qu’il y a à Lomé des pratiques anormales qu’il faut juste observer sans chercher à raisonner. Malgré votre décence d’homme civilisée vous pourrez vous aussi un jour être contraint de vous prêter à ces mêmes pratiques .

C’est ce que j’ai appris un soir de week-end. Sous le coup de l’ennui j’étais sorti de chez moi profiter de l’air frais à la devanture. Pendant un bon moment, je me plaisais à savourer ce vent frais qui me pénétrait le corps jusqu’aux os quand un piteux spectacle me mit dans tous mes états. Un homme s’est approché, a sorti son sexe de son pantalon puis a commencé par uriner allègrement tout près de la clôture de la maison. Je lui ai demandé des explications sur son geste.

-Monsieur que faites-vous là ? C’est sur la clôture d’une maison que vous venez d’uriner ?

Apparemment ivre, il prend le temps de bien ranger son appareil urinaire dans le pantalon, me fixe d’un air mécontent avant de me lancer :  « Qui es-tu toi pour me parler de la sorte ? Fous-moi le camp d’ici. »

J’ai à peine tenté de répliquer qu’il s’est jeté sur moi et m’a tenu par le col de mon t-shirt. Révolté par un tel comportement, je sentais monter l’adrénaline. J’ai tenté de me débattre pour enlever ses mains. Il n’en fallait pas plus pour sonner le début d’une bagarre. Alertés par ce qui se passait les voisins accoururent pour s’interposer.

En réalité cette anecdote me renvoie à la question de salubrité publique devenue un problème épineux pour bon nombre de compatriotes et que partagent d’ailleurs beaucoup de pays africains. Pour moi, cet homme devait uriner dans un endroit plus approprié. Mais où pouvait-il aller dans cette ville où il n’y a quasiment pas de latrines publiques ? Peut être qu’il aurait pu frapper à des portes, mais combien de ménages accepteraient d’ouvrir à un inconnu ?

J’ai moi-même fini par m’adapter à cette réalité. Quand je ne sais  pas où uriner, je me permets parfois de me planquer dans un coin de rue, et ce malgré ma civilité.       

Les gens ici ont pris l’habitude d’ouvrir la fermeture de leur pantalon ou baisser leur jupe pour se soulager n’importe où sous le regard indifférent des autres parce qu’ils n’ont pas vraiment le choix. Le problème est tel qu’on peut trouver à de nombreux endroits des inscriptions du genre : « INTERDIT D’URINER ICI »

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Pourtant, ces mises en garde n’y changent rien.  

Certes il y a lieu de dénoncer cette forme d’insouciance collective, mais à l’origine de cette situation il y a l’absence de latrines publiques. Pendant longtemps les autorités publiques ont baissé la garde quant à la protection de notre environnement. Les services d’hygiène qui existaient dans les communes ont disparu de la circulation. Les poubelles disponibles sur les places publiques sont largement insuffisantes.

Il est paradoxal d’exhorter les populations à entretenir leur environnement lorsque des dispositions nécessaires ne sont pas prises pour satisfaire leur droit à un environnement sain.

L’impérieuse nécessité d’agir

L’assainissement des milieux urbains et ruraux doit être vu comme un axe important de la gouvernance parce qu’il peut déterminer le bien-être social. C’est pourquoi il faut solliciter davantage d’investissements dans l’intérêt de la salubrité publique par exemple en mettant des latrines publiques à disposition des populations.

Dans ce sens le système Ikotoilet au Kenya est un bel exemple d’initiative privée à suivre. C’est l’œuvre d’un particulier kényan qui a installé près d’une quarantaine de toilettes publiques propres et bien aménagées dans la capitale et d’autres localités du pays. Ce qui montre que la salubrité publique est l’affaire de tous et que les citoyens que nous sommes doivent aussi agir pour combler les défaillances des autorités sur ce terrain.

Enfin, l’assainissement passe par une prise de conscience collective des populations qui doivent comprendre qu’elles protègent leur santé en prenant soin de leur environnement immédiat.

Le droit à un environnement sain implique aussi le devoir de l’entretenir. 

           


Une semaine d’immersion dans l’art et l’histoire africaine, Paul Ahyi revit!

Il y a des initiatives qui par leur originalité et leur utilité méritent le détour. Des initiatives qui apportent une plus-value à votre savoir, parce que riches en découvertes. Au regard de ce que j’ai vu la semaine dernière, je pense que le concept Arctivism en fait partie. Ce concept qui se définit comme l’activisme culturel porté par l’art est le fruit de la collaboration entre artistes togolais. Il se propose de mettre en valeur la culture africaine en alliant art, musique et histoire. Pour cela, des diffusions de films mettant en lumière des personnalités emblématiques de l’histoire africaine suivies de concerts sont proposées au public. C’est le genre de projet qui vous rend fier en tant qu’Africain parce qu’il montre que malgré la noirceur des problèmes rencontrés, il y a des gens qui travaillent pour que la masse de jeunes Africains qui méconnaissant leur histoire et leur culture se les approprient.

C’est donc dans le cadre de ce concept que j’ai été invité à prendre part à une série d’activités du 20 au 25 janvier avec en toile de fond l’hommage à Paul Ahyi, immense artiste togolais qui est plus connu comme celui à qui le pays doit son drapeau.

Pour pareille initiative, il n’y avait pas meilleur endroit que l’Ecole africaine des métiers de l’architecture et de l’urbanisme (EAMAU), symbole d’intégration, car elle accueille des étudiants issus de nombreux pays africains.

J’avoue que le programme à l’entrée était bien alléchant. Jugez-en  par vous-même.

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Les organisateurs avaient choisi de mettre en exergue le parcours de six grandes figures africaines : Paul Ahyi, Thomas Sankara, Mehdi Ben Barka, Félix Moumié, Fela Kuti et Patrice Lumumba. Toutes ces icônes en une semaine semblaient avoir retrouvé une seconde vie tant les échanges qui suivaient chaque projection étaient riches et stimulants.

D’abord Paul Ahyi était à l’honneur. L’idée est à saluer puisque l’homme est connu de la majorité de ses compatriotes seulement pour sa contribution au drapeau togolais. Pourtant, on semble oublier qu’il a aussi contribué à la conception du célèbre monument de l’indépendance à Lomé et qu’il s’agit d’un artiste accompli dont les œuvres se retrouvent un peu partout à Lomé et dans certaines villes africaines (Dakar,Ouidah,etc).

J’ai eu la chance de prendre part au débat sur la dette africaine précédé de la projection sur Thomas Sankara. Pour ce qui est du parcours de l’homme je n’ai pas besoin de m’y attarder. Son leadership est connu de beaucoup en Afrique grâce à des documentaires souvent diffusés par les médias. L’homme est resté vivant de par ses idées.

Après le documentaire, j’ai donc pu suivre l’exposé de haut niveau de l’éminent professeur d’économie Kako Nubukpo sur la question de la dette africaine devant une assistance attentive. J’ai apprécié sa façon décomplexée d’exposer malgré sa casquette de ministre chargé de l’évaluation des politiques publiques, reconnaissant au passage l’impact de la mauvaise gouvernance sur l’état économique de nombreux pays africains.

Une intervention suivie d’une déferlante de questions et d’apports : la passion et l’émotion étaient présentes dans la salle. Nombreux étaient ceux qui voulaient prendre la parole, moi y compris, mais le temps était compté, je n’ai pas eu la chance de m’exprimer, ben tant pis !

Pr Nubukpo aux cotés de sa modératrice Mikafui Akue
Le professeur Nubukpo aux côtés dela modératrice Mikafui Akue
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La salle pendant le débat

Le programme artistique, m’a émerveillé :  une diversité de talents. Chanteurs, rappeurs, slameurs, musiciens, échassiers, peintres, sculpteurs étaient au rendez-vous.

Comme pour marquer la continuité de l’œuvre de Paul Ahyi, les halls de l’EAMAU étaient décorés de magnifiques œuvres appartenant à une jeune et prometteuse génération de peintres et sculpteurs. Des œuvres qui vous éblouissent de leur beauté. Voici quelques clichés pour le régal de vos yeux.

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Pour l’apothéose de l’événement, le public a eu droit à une soirée haute en couleur ce samedi 25 janvier.

Pour ouvrir le bal, Patrice Lumumba et un documentaire poignant sur les témoignages troublants de sa famille et autres personnalités relatifs à son assassinat. Une projection qui s’est terminée sur ces mots de sa fille Juliana : « Cela s’appelle crime contre l’humanité ». Inoubliable.

Le concert proprement dit pouvait enfin commencer avec une pléiade d’artistes pour faire vibrer le public.

En introduction, les échassiers « afuma » à la souplesse bouleversante qui au rythme des tams-tams ont servi des acrobaties à donner le tournis.

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Après la déclamation de poèmes signés Paul Ahyi, place à la mode version Bazara pagne. Des œuvres présentées dans un défilé de charmantes mannequins.

Pendant ce temps, je me faisais servir de quoi me désaltérer : une gamme de boissons locales bien fraiches. Au menu du liha, du sodabi et du tchouk (les amis togolais savent). Rassurez-vous, j’ai consommé avec modération. En tout cas ne vous fiez pas aux apparences !

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Enfin pour boucler le tout, des prestations de chanteurs et slameurs dont Adjoa Sika, le groupe Balles de rimes, Efy, David Ganda, Kezita, Elom 20ce et bien d’autres.

Bref, une soirée avec les ingrédients d’une nuit africaine. Chapeau bas aux organisateurs.

Quelques clichés de la soirée.

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Elom Vince,artiste,promoteur du concept et moi
Elom Vince,artiste, promoteur du concept et moi

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Flambée du prix du carburant:l’essence bientot un luxe au Togo?

credit: educatif.net

Attablé à la maison tout près de la radio allumée, j’ai carrément perdu l’appétit en apprenant la nouvelle…ou plutôt le cadeau de nouvel an réservé aux Togolais. Une décision qui vient crucifier beaucoup de ces Togolais qui vivotent et tirent le diable par la queue. Alors que le fardeau des difficultés sociales est déjà lourd à supporter pour une population démunie, nos décideurs ont jugé bon d’augmenter le prix des produits pétroliers (essence, mélange, gasoil, gaz butane) à l’exception du pétrole lampant.

Il est vrai que ces prix sont liés aux fluctuations des cours mondiaux du pétrole, et que selon le gouvernement la subvention de ces produits pèse sur le budget de l’Etat mais il faut aussi admettre que ces prix ne cessent de flamber ici depuis des années. A cette allure, ravitailler son engin dans une station d’essence pourrait devenir un luxe au profit de l’essence frelatée vendue clandestinement, à un prix plus abordable et stable. D’ailleurs malgré son interdiction la consommation du carburant frelaté connait de nombreux abonnés et en connaitra davantage dans les prochains jours. Communément appelé « boudè », l’essence frelatée risque de devenir l’ultime recours de la grande majorité de Togolais. Ils seront obligés de défier l’autorité par nécessité en optant pour cette consommation illégale. De toute façon on ne leur laisse pas le choix. Comment peut-on leur interdire de recourir à l’essence frelatée pendant que les prix des produits pétroliers grimpent ? C’est pratiquement demander l’impossible à une population qui a déjà touché le fond. Certes, les conditions anarchiques de transport et de conservation du « boudè » comportent d’importants risques d’incendie, mais au moins il est à la portée de toutes les bourses.      

En ce qui me concerne, je me pose des questions. Jusqu’à quel point mon budget modeste pourra t il supporter la hausse continue de ces prix ? Pour l’heure je ne suis pas encore tenté par le « boudè » mais je n’en suis pas si loin. En tout cas la prochaine fois que je me rendrai dans une station d’essence c’est avec le cœur serré que j’enfourcherai ma pauvre petite moto, elle qui me permet de me déplacer chaque jour sans avoir forcément à débourser de l’argent pour un taxi ou un zémidjan (taxi moto). Tiens ! Parlant de zémidjan, je me pose aussi des questions.

Cette situation aura-t-elle un impact sur les frais de transport ? Combien les Togolais devront ils désormais payer pour se déplacer ? Il est clair qu’à défaut de mesures d’accompagnement, les tarifs de transport seront affectés, surtout pour les zémidjans dont les tarifs sont informels et varient selon les négociations avec les clients. Je vois mal ce zémidjan, appelé chaque jour à parcourir tout Lomé pour trouver des clients, qui accepterait de pratiquer les mêmes tarifs.

En réalité je redoute pour mes concitoyens de bien lourdes conséquences parce qu’elles ne se limiteront pas au transport public. Les effets de cette hausse iront jusque dans le panier de la ménagère. Par exemple, les vendeurs de produits locaux convoyés de l’intérieur à Lomé ne manqueront pas de répercuter le cout du transport de marchandises sur le prix de vente. Il en sera de même pour d’autres produits qui sont importés des pays de la sous région comme l’oignon importé du Niger.

C’est donc un lendemain qui s’annonce encore rude pour la population en ce début d’année. Face à cette triste situation je me demande si ceux qui gouvernent se préoccupent du sort des citoyens qu’ils représentent. Est-ce l’intérêt général qui a motivé leur choix ? Je n’en suis pas certain à cause de l’impopularité de cette décision et des durs effets qui en découlent. Je suis encore conforté dans mon opinion par les méthodes cavalières qui ont été employées puisque contrairement aux  engagements pris par le gouvernement, les syndicats par la voix de leurs responsables ont affirmé n’avoir pas été associés à l’adoption des nouveaux prix.        

Ce qui me fait mal dans cette histoire est que seuls les pauvres contribuables que nous sommes subiront le poids de cette décision. Les ministres eux ne paient pas du carburant de leur poche parce qu’ils bénéficient de bons d’essence. C’est peut être là que s’explique tout ce cynisme. Il se peut que je me trompe mais je ne croirai à leur bonne foi que s’ils s’engagent à partager avec les citoyens le fardeau social. Pourquoi ne pas abandonner les bons d’essence par exemple si les décisions ne sont pas prises uniquement pour les autres ?      

 

 


Ce que fut mon Nouvel An à moi!

Chers lecteurs, me voilà de retour sur mon blog après quelques mois de silence indépendant de ma volonté. Aujourd’hui, c’est le passage à une année nouvelle qui suscite mon intérêt comme beaucoup d’entre vous d’ailleurs qui accueillez chaque nouvel an avec beaucoup d’émotion. Ici comme partout ailleurs dans le monde, l’avènement de 2014 a été célébré dans l’hystérie à coup de feu d’artifice et de pétards. Seulement dans l’euphorie de la fête, certains ont laissé libre cours à l’irresponsabilité et à l’imprudence. Ma descente dans les rues de Lomé avec certains amis dans la nuit du 31 décembre au 1er janvier 2014 m’a permis de m’en rendre compte. C’est donc dans cet article un témoignage que je m’en vais vous faire sur mes péripéties du nouvel an.

Alors qu’il sonnait 22 heures, deux amis collègues de fac et moi, à bord de zemidjans (taxi motos), avions pris la direction du monument de la colombe de la paix situé en centre ville pour assister au traditionnel spectacle de feu d’artifice qui accueille la nouvelle année.

vue du monument décorécredit:togocouleurs.mondoblog.org
vue du monument décoré
credit:togocouleurs.mondoblog.org

J’étais loin d’imaginer ce qui m’attendait en cours de route, du moins jusqu’à un certain moment. Je sentais monter l’effervescence qui était perceptible à la vue de l’animation des bars et maquis qui jonchent les voies empruntées. Tout Lomé s’est mis en mode veille pour savourer les premières minutes de 2014.

Lomé en mode fête
Lomé en mode fête
credit:palunion.com

Après un quart d’heure de trajet, nous arrivons sur le boulevard de la Kara où un feu rouge nous oblige à marquer un arrêt. Soudain un motocycliste avançant à vive allure et voulant violer les feux vient heurter violemment un autre conducteur qui se trouvait à mon extrême droite, puis prend la fuite comme si de rien n’était. La victime, propulsée sur le trottoir se tordait de douleur avec le visage tout en sang. C’était la consternation générale. Des riverains-sans doute conscients de la lenteur légendaire des pompiers-se sont empressés de l’embarquer dans un taxi pour le conduire au CHU.

Dépités nous reprenons la route pour enfin arriver à destination aux alentours de 23 heures. C’était l’ambiance des grands jours. La place noire de monde était aménagée pour la circonstance. Un podium a été dressé où des artistes se succédaient pour leur prestation. Nous nous sommes incrustés dans la foule qui vibrait au son de la musique au fur et à mesure que les dernières minutes de 2013 s’égrenaient. Quand minuit sonna tout le monde s’est mis dans un état d’excitation et nous tout en frissonnant de joie, nous faisions des accolades entre amis. Puis au dessus de la colombe, le concert d’artifice démarra, un magnifique spectacle qui retenait notre attention.

Pendant que je savourais cet instant, une scène insolite se produisit qui m’a beaucoup marqué. Deux individus à moto-sans doute travaillés par l’alcool- qui circulaient… complètement nus. J’avoue que cette scène surréaliste m’a profondément choqué parce que je ne comprenais pas comment la fête du nouvel an pouvait mener à de tels excès.

On peut bien être emporté par l’émotion mais pas à ce point. La fête donne t elle droit à tous les agissements ? L’importance de l’évènement justifie t elle de tels écarts ? N’y a t il pas des limites à ne pas franchir?  Pour ma part, cette attitude est plutôt l’expression d’une irresponsabilité.

Tout compte fait ces absurdités n’ont pas suffit à gâcher notre fête sur cette pace publique que nous quittions dans la matinée.

Enfin, je ne peux me dérober à la tradition. Quelque soit nos épreuves nous appréhendons chaque nouvelle année avec un cœur optimiste rempli de vœux pour notre vie. Mon désir pour chacun est que le rituel d’expression des vœux ne soit plus une rengaine stérile mais soit suivi d’accomplissements. Bienvenus en 2014!  

  


J’ai peur pour les élèves togolais!

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credit: africardv.com
credit: africardv.com

Lorsque la rentrée scolaire 2013-2014 avait été effective ce 16 octobre après deux reports successifs,jepensais que le gouvernement avait fait le plus dur. Avant cette date, bien malin était celui qui pouvait dire avec certitude quand les élèves retrouveraient le chemin des classes. Les reports décidés par le gouvernement à l’époque après le préavis de grève des enseignants du primaire et secondaire ont semé la confusion chez les parents d’élèves qui pouvaient se demander si la nouvelle académique débutera un jour.

Hélas la rentrée du 16 octobre n’a eu qu’un effet trompeur puisque face aux enseignants qui ont rejeté ses propositions et entamé une grève de 3 jours reconductible, le ministre de l’enseignement primaire et secondaire a décidé le 4 Novembre, la fermeture des établissements scolaires jusqu’à nouvel ordre..enfin jusqu’à ce Jeudi 14 Novembre.  

Avec la reprise des cours ce Jeudi après une semaine de suspension, l’année est peut être lancée pour de bon. A moins qu’il s’agisse d’un nouveau faut départ depuis la rentrée ratée du 16 Octobre. Des deux hypothèses Je préfère croire à la première.

En réalité, les élèves ont suffisamment poiroté dans cette histoire pour qu’il soit temps de se remettre enfin au travail. La réouverture des classes après une semaine de désœuvrement est plutôt une bonne nouvelle pour eux (même si pour certains c’était les vacances prolongées).

Seulement, malgré la réouverture je ne me sens pas rassuré, au contraire je reste inquiet quant au déroulement de l’année scolaire.

CE QUI ME FAIT PEUR

A vrai dire cette décision du gouvernement ne veut pas dire que la question des revendications des enseignants a trouvé solution. Le ministre pour l’heure n’a fait que sillonner le pays pour s’enquérir des préoccupations des enseignants de l’arrière pays.

Même si la démarche est salutaire, tout reste encore à faire pour assurer le bon déroulement de l’année. Le problème des revendications des enseignants prévaut depuis des années. Chaque année il ressurgit à l’approche des examens de fin d’année sans qu’une solution définitive soit trouvée. Du coup, chaque année scolaire est troublée par des grèves répétitives.

 Si le gouvernement maintient le statu quo en ne changeant pas d’une seule virgule ses propositions aux enseignants, il y a lieu de craindre que le bras de fer se prolonge et que le spectre d’une nouvelle grève se rapproche.            

Dans leurs études ces élèves préparent au mieux leur avenir en faisant face au défi de la réussite, et il est clair que ce sont eux qui souffrent plus de cette impasse. Plus le blocage dure, plus ils courent le risque de tomber dans la distraction et de voir leur attention détournée du travail à abattre pour réussir.

D’ailleurs ce n’est pas forcément en fermant les écoles que le gouvernement se met à l’abri d’une tournure dramatique parce que les manifestations spontanées de l’année passée étaient provoquées avant tout par l’inquiétude des élèves qui se lassaient d’enchainer des semaines sans cours, et bon nombre d’entre eux partagent encore  ce sentiment. C’est pourquoi il urge de trouver une issue au nom de l’intérêt général.

PRÉSERVER L’AVENIR DE TOUTE UNE JEUNESSE

Pourquoi malgré l’ampleur dramatique des évènements récents qui ont secoué le secteur de l’éducation, les autorités n’ont pas pris des initiatives pour désamorcer la bombe  avant la rentrée? Serait ce de la négligence ou de la mauvaise foi ?

Garant du bon fonctionnement des services publics-notamment celui de l’enseignement-, le gouvernement a l’obligation de trouver les moyens de débloquer la situation dans l’intérêt de cette jeunesse, l’avenir du pays.

Cela passe par l’amélioration des conditions de vie des enseignants qui sont censés former de futurs citoyens. Avec des enseignants qui tirent le diable par la queue, il  serait difficile pour le pays d’avoir des citoyens bien formés et prêts à le servir.

Je voudrais donc exhorter tous les acteurs à laisser de coté toute forme de jusqu’au boutisme et à  renouer avec le dialogue dans un esprit de consensus parce que seul le consensus permettra d’aboutir à une solution définitive pour le bonheur des élèves et de leurs parents qui se sacrifient en vue de leur réussite.