De l’obligation d’esquiver les go sexy de Lomé en décembre
Décembre, c’est un mois de fêtes et la timide ambiance qui règne actuellement à Lomé prête à croire que les Togolais dans leur situation économique morose n’ont pas le cœur à la fête. Tant s’en faut. Les gens tirent peut-être le diable par la queue, mais font de drastiques économies pour être de la fête. Pour y parvenir, tous les moyens sont bons. En décembre, une règle d’or s’impose chez les hommes : s’abstenir de flirt avec la première venue pour ne pas briser sa santé financière.
Un jour de décembre où je suivais un cours en amphi avec un pote, ce dernier me confiait sa libidineuse passion pour une fille qu’il avait aperçue dans la salle.
– Regarde cette go à droite, me dit-il en tournant furtivement le regard vers elle.
J’avoue que la demoiselle en question était une vraie beauté avec des formes affolantes qui pouvaient mettre en branle vos sens. Bref c’était le genre de bombe que mon ami aimerait bien ajouter à ses conquêtes.
– Je voudrais bien avoir son contact, mais il me faut attendre un peu avant de passer à l’attaque.
– Pourquoi donc ?
– Nous sommes en décembre, mon cher. En ce moment, tu trouveras des filles toutes gentilles qui tenteront de t’aguicher pour faire de toi un sponsor pour les fêtes. Pas question de mordre à l’hameçon en cette période.
Il ne m’apprenait rien puisque j’avais déjà entendu ce genre de discours. Mais sa réponse m’a fait comprendre qu’ici le principe était bien intégré dans le subconscient masculin.
Depuis plusieurs années déjà, beaucoup d’hommes estiment que la vigilance doit être de mise en décembre, surtout quand on n’a pas la poche bien solide. Ils sont persuadés que c’est le moment où de plus en plus de filles opportunistes courent les rues. Des filles qui avec des tenues légères sur le corps, se pavanent dans le but de vous taper dans l’œil et vous inciter à débourser au risque de vous ruiner.
Alors messieurs, il vous est recommandé de feinter ou faire gweta* à toutes ces filles sexy que vous apercevrez dans leur déhanchement. Ce sont probablement des prédatrices prêtes à dévorer votre pauvre budget sans pitié. En tout cas, sachez bien ceci.
« Faut jamais chercher femme dans le mois de décembre. Parce qu’en décembre elles ont deux choses dans la tête: comment fêter le 24 et le 31 décembre. »
C’est un conseil des Ivoiriens de magic system qui ont saisi la leçon depuis fort longtemps. Bon pour les incrédules voilà preuve à l’appui.
Si vous êtes un célibataire en quête du grand amour, inutile de chercher en décembre, car vous avez de fortes chances de tomber carrément sur une allumeuse. Si vous êtes en couple, occupez-vous tranquillement de votre partenaire sans vous hasarder à voir ailleurs. Quant aux dragueurs fieffés, c’est plutôt compliqué. Après avoir passé l’année à multiplier les conquêtes, ils se trouvent acculés en décembre. Par peur de se ruiner, ils ne manquent pas d’astuces pour échapper aux nombreuses sollicitations. Des astuces qui peuvent consister à bloquer les appels de leurs partenaires ou leur faire croire qu’ils ont voyagé en attendant que le temps des fêtes s’écoule.
Mesdames, peut être qu’après avoir lu les précédentes lignes vous allez me taxer de machisme ou m’accuser de réduire la femme togolaise au matérialisme, mais rassurez vous. Il ne s’agit pas de me cramponner aux clichés ou de dévaloriser la femme togolaise. Néanmoins il nous faut reconnaître que le phénomène dont je parle est bien réel. La précarité économique pousse des jeunes filles à user de leurs atouts physiques à des fins alimentaires.

Les sentiments importent peu pour celles-là qui recherchent un intérêt particulier auprès de ceux qui tombent sous leur charme. Pour obtenir des faveurs matérielles, on n’hésite pas à fréquenter des hommes qui ont l’âge d’un parent ou même d’un grand-parent. On en trouve qui du jour au lendemain ont à leur disposition une moto ou une voiture offerte par leur (s) amant(s).
Les errements de ces jeunes dames je les déplore autant que les frasques auxquelles se livrent bon nombre d’hommes dans le pays. Il nous faut comprendre que nous sommes à l’ère de l’égalité des sexes où la femme est en droit d’aspirer à une certaine autonomie au même titre que l’homme. C’est pourquoi je voue un profond respect à celles-là qui malgré la pauvreté refusent la facilité et se battent pour leur émancipation. A bon entendeur..
En attendant d’entrer de plain-pied en 2015, je souhaite à toutes et à tous de joyeuses fêtes et une heureuse année.
Faire gweta: terme du jargon urbain qui signifie esquiver
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