Eli

Pas de mondial dans les bars et sur la « chaine mère » au Togo.

ville de Lomé  credit: afd.fr
ville de Lomé
credit: afd.fr

Depuis ce Jeudi  12 Juin, le monde du football est entré de plein pied dans l’ambiance festive du mondial brésilien. C’est parti pour un mois d’ivresse footballistique. Bien évidemment les togolais, malgré l’absence de leur équipe nationale dans la compétition, n’en sont pas du reste. Le double couac causé par certaines institutions du pays a failli leur faire rater le coup d’envoi du jeudi dernier.

Dans la soirée du jeudi 12 Juin un vieil ami m’avait donné rendez vous dans un bar de Lomé, histoire de suivre l’évènement tout en sirotant de la Guinness bien fraiche (la seule marque de bière qui entre dans mon jeune ventre). Cependant nous étions loin de savoir que c’était une mauvaise idée. Au moment où il sonnait 20 heures-heure du match d’ouverture-nous étions étonnés de voir que les deux écrans installés dans le bar restaient éteints. Un des serveurs à qui nous demandions d’allumer les écrans nous répond :

« Désolé, la projection des matches du mondial dans les bars et au bord des routes a été interdite ».

Ayant cru à une mauvaise blague, j’interrogeais un autre serveur qui me donna la même réponse. Il précisa que la décision venait de la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication (HAAC). Mon ami et moi n’avions donc pas d’autre choix que de rentrer en vitesse pour suivre le match à la maison.

Une autre surprise m’attendait chez moi: la chaine de télévision nationale, la « chaine mère » n’était pas foutue de diffuser le match. A une heure aussi cruciale, elle n’a trouvé rien de mieux à faire que de diffuser allègrement de la musique. J’aime bien la musique mais il faut que la « chaine mère » comprenne que pour le footeux que je suis ce n’était pas du tout le moment d’écouter de la musique. J’ai du me rabattre sur une chaine câblée pour enfin suivre le match Brésil-Croatie.

Pourquoi une telle négligence de la chaine nationale ? Est-ce à cause de la non- qualification du Togo ? En tout cas cela ne peut être une excuse dans un pays qui adule tant le football. On nous faisait pourtant comprendre que les droits de retransmission avaient déjà été payés et qu’il n y avait pas de souci à se faire. Au bout du compte cette chaine a failli nous gâcher la fête n’eut été le recours à d’autres chaines sur satellite.

La compétition est à sa troisième journée et cette foutue chaine nationale continue d’ignorer royalement l’évènement dans ses programmes. Ceci contrairement à ses consœurs de la sous région qui offrent au public l’intégralité des matches.

Et que dire de la HAAC ? L’instance nationale de régulation estime que la projection des matches dans les débits de boissons en bordure des routes est une pratique « anarchique » qui « perturbe la circulation et constitue un réel danger pour la population ». Il s’agit donc d’une mesure dans l’intérêt de la sécurité publique destinée à éviter les débordements de supporters alcoolisés qui seraient dans un excès d’émotion.

On remercie la HAAC de se soucier de notre sécurité mais seulement je m’interroge. La HAAC sait elle au moins que la coupe du monde comporte un enjeu économique dans un pays? Sait elle que le mondial est l’occasion pour le  pauvre togolais qui tente de survivre par son petit commerce de doper ses affaires? En tout cas il est clair que personne à Lomé ne voudra fréquenter un bar pendant ce mondial s’il n’est pas possible d’y suivre les matches. D’où un sérieux manque à gagner pour les propriétaires de bars.

Le football a toujours suscité de fortes émotions dans ce pays sans pour autant causer de graves troubles à l’ordre public. Il y a certes des individus qui se livrent à un comportement excessif mais il revient à la police de jouer son rôle en les rappelant à l’ordre.

L’attitude de la chaine nationale et de la HAAC ne fait qu’illustrer un manque d’intérêt des autorités pour le sport en général et le football en particulier.

A vrai dire, cette attitude ne peut étonner le togolais qui connait le sort réservé au sport dans son pays. Le togolais désespéré par sa situation économique difficile n’a que le foot pour espérer avoir un peu de baume au cœur. Malheureusement la gestion du football au Togo lui donne l’impression qu’on veut le priver du seul plaisir qui lui reste.

Corruption, malversations, amateurisme sont ce qui caractérise le football togolais et freinent toute une jeunesse pétrie de talents. Le sport manque cruellement d’investissements et le peu de moyens investis est géré avec légèreté. Tenez ! Par exemple, alors que le premier ministre avait promis de rendre compte de la gestion des fonds alloués à l’équipe nationale pour la CAN 2013 le pays attend ce bilan depuis un an déjà. Voilà un exemple de légèreté qui pousse le sport national vers l’abime.

C’est avec agacement que les togolais supportent cette pagaille. Et comme au Togo nous avons appris à vivre la passion du foot sans les autorités sportives, c’est aussi sans la chaine nationale que nous vibrerons au rythme du mondial brésilien.


Joyce Banda, le fair-play politique au féminin

Joyce Banda credit photo:commons.wikimedia.org
Joyce Banda
Crédit photo: commons.wikimedia.org

Alors que j’appréhende avec inquiétude le scrutin présidentiel de 2015 au Togo, les nouvelles du Malawi que j’écoutais samedi 31mai m’ont rendu quelque peu admiratif. J’apprenais que la présidente malawite Joyce Banda qui contestait vivement les résultats du scrutin présidentiel avait publiquement reconnu sa défaite et félicité le vainqueur. L’élégance politique de cette femme m’a alors conduit à m’intéresser dans ce billet au leadership féminin en Afrique.

Largement battue selon les résultats qui la créditaient de 20 % des voix contre 36, 4 % pour Peter Mutharika, Joyce Banda a pris l’initiative de féliciter le vainqueur via un communiqué. Communiqué à travers lequel elle appelait ses concitoyens à l’apaisement et à l’union.

 » Je saisis cette occasion pour féliciter sincèrement le président élu, le professeur Arthur Peter Mutharika pour (sa) victoire dans une élection qui a été très serrée… Je voudrais exhorter tous les Malawites à aller de l’avant comme une Nation, à rester unis, à respecter la loi et à rester pacifiques et calmes… « 

Le leadership féminin honoré

Cette femme, qui en sa qualité de vice-présidente a accédé à la présidence après la mort du président Bingu wa Mutharika, quitte le fauteuil présidentiel la tête haute grâce à son courage politique.

Cette issue plus ou moins paisible du scrutin n’était pourtant pas évidente au regard du climat politique inquiétant. D’abord avant le scrutin Peter Mutharika frère du président défunt Bingu wa Mutharika était accusé de haute trahison pour avoir tenté d’empêcher Joyce Banda d’accéder en 2012 à la tête du pays. De plus la nouvelle présidente avait rejoint l’opposition. D’où une forte rivalité entre les deux personnalités. Par ailleurs Mme Banda a  vivement contesté les résultats et demandé en vain l’annulation du vote.

Le fair-play politique est une attitude assez rare en Afrique pour être signalée. Peut-être que Mme Banda s’est inspirée d’Abdoulaye Wade, beau joueur de l’élection de 2012 au Sénégal. En tout cas c’est une femme qui en montre l’exemple cette fois-ci. Cela est une particularité dans un continent où les préjugés sexistes sur la capacité des femmes à diriger n’ont pas totalement disparu.

Son geste honorable illustre le meilleur dont est capable une femme qui assume les plus hautes responsabilités de son pays. Dans une situation où bien des hommes auraient précipité leur pays dans le chaos, Joyce Banda a résisté à l’orgueil. Elle a préféré épargner à son pays les affres du jusqu’au-boutisme, car bien gouverner, c’est aussi accepter des choix douloureux qui préservent la paix sociale. Elle vient donner raison aux défenseurs de l’équité genre, à ceux qui clament le droit pour les femmes de participer activement à la vie publique de leur pays. Il est clair qu’une femme peut faire un bon dirigeant autant qu’un homme.

Un exemple à suivre

Comme le Togo, d’autres pays d’Afrique de l’Ouest (Mauritanie, Nigeria, Burkina Faso, Guinée et Côte d’Ivoire) se préparent à des élections présidentielles en 2014 et 2015 avec toutes les craintes habituelles qui les accompagnent. Les élections étant souvent des périodes sensibles sur le continent on peut déjà imaginer des risques de conflits.

Dans nos pays qui ont suffisamment souffert de conflits électoraux, il est temps que le fair-play politique fasse école. Les politiciens doivent apprendre à faire preuve de loyauté pour éviter le chaos à leur pays. Il faut reconnaître que cela n’est pas si simple, car le fair-play suppose que le jeu électoral soit transparent. Comment demander à un candidat d’accepter les résultats d’une élection irrégulière ?  Presque tous les pays précités connaitront la participation de « président-candidat » avec la tentation pour certains de rempiler à tout prix.

Même si un épilogue électoral à la sénégalaise ou à la malawite semble improbable dans ces pays je souhaite quand même qu’ils puissent vivre des scrutins apaisés dans l’intérêt des pauvres populations.


Lettre ouverte à la classe politique togolaise

hommes politiques togolais credit;27avril.com
Hommes politiques togolais
crédit:27avril.com

Messieurs les responsables politiques togolais,

Je vous salue. Suite à votre décision de renouer avec le dialogue depuis le 19 mai dernier, je voudrais m’adresser à vous aujourd’hui. Parce que le sort du Togo est suspendu à votre énième coup d’essai, souffrez que le citoyen lambda vous interpelle.

Depuis la signature en 2006 de l’Accord politique global (APG) qui prévoyait des réformes constitutionnelles, rien n’a été fait pour le dénouement de la sempiternelle crise politique. Si le Togo continue de baigner dans le statu quo depuis 10 ans déjà, si nous continuons de nous accommoder d’une Constitution bancale et surannée sachez que c’est vous qui en portez la responsabilité.

Bien que votre initiative soit à saluer, ne me demandez pas de croire à une étincelle. Vous avez été incapables de profiter de l’embellie née de l’APG. Vous n’avez fait qu’enchaîner des simulacres de dialogue sans incidence sur la situation sociopolitique du pays. Sachez que face à cette succession de ratés, je me sens désormais vacciné contre l’effet trompeur de vos dialogues stériles. Il vous faudra alors me donner une bonne raison de penser que ce dialogue sera le bon et qu’il apportera une solution définitive à la crise politique qui nous retarde.

J’avoue tout de même que les points de discussion, dont le mode de scrutin et la limitation du mandat sont d’une grande importance pour l’avenir du pays.

Il est vrai que l’ouverture du dialogue à l’approche du scrutin présidentiel de 2015 n’est pas le fait du hasard. L’enjeu électoral est avéré à cause de la question du mode de scrutin. Je suis d’ailleurs de ceux qui pensent que le mode de scrutin actuel (scrutin à un tour) est une aberration puisqu’il ne confère au président élu qu’une légitimité apparente. De quelle légitimité pourra se réclamer par exemple un président élu avec seulement avec 20 % des voix ? En permettant de remporter une élection avec moins de 50 % des voix en un seul tour, le scrutin à un tour ne favorise pas l’émergence d’un gouvernement issu d’une majorité certaine.

Je me demande si dans le cadre d’un scrutin à un tour Macky Sall aurait battu tout seul Abdoulaye Wade au Sénégal. En tout cas, bon nombre de présidents dans le monde ne seraient pas forcément aux affaires aujourd’hui si le  scrutin à un tour était en vigueur chez eux. Sans être un obstacle à l’alternance, ce mode de scrutin ne la rend pas facile à atteindre en Afrique où la transparence électorale reste problématique. Si vous voulez réellement faire du Togo une démocratie dynamique en phase avec son temps, il vous faudra évoluer vers un scrutin à deux tours.

Je sais aussi que le dialogue risque de buter sur la question sensible de la limitation du mandat présidentiel. Depuis la modification unilatérale de la Constitution en 2002 ce mandat présidentiel est devenu indéfiniment renouvelable. Ce qui pourrait favoriser la tentation de monopoliser le pouvoir. Aujourd’hui l’heure est aux tiraillements entre une opposition qui réclame un renouvellement limité du mandat avec effet immédiat et un parti au pouvoir qui ne veut pas qu’on touche au principe de non-rétroactivité de la loi. Qu’il y ait effet immédiat ou non, peu m’importe. Le plus important à mon sens est de trouver un garde-fou contre la boulimie du pouvoir, cette maladie politique qui sévit en Afrique.

A vrai dire, je ne connais ni votre degré de bonne foi ni les intentions qui vous animent, vous qui êtes autour de la table de discussions. Si jamais vous comptez faire du sérieux cette fois-ci alors je vous exhorte à ne pas perdre de vue que seul l’intérêt général doit primer dans les débats. Néanmoins sans vouloir passer pour un oiseau de mauvais augure, je persiste et signe que ce dialogue ne sera pas différent des autres. Il vous revient donc de me prouver le contraire.

Eli AKUE

 


Mes 10 merveilles du Togo

Le Togo vous semble t-il être une destination inconnue ? Vous n’en savez peut être rien d’autre que son actualité politique ou son athlète vedette Adébayor ? Je vous convie donc dans ce billet à une petite escapade touristique. Comme dans tout autre pays africain, vous trouverez au Togo bien de sites qui retiennent l’attention. Paysages pittoresques, édifices traditionnels, œuvres d’art et lieux historiques sont à découvrir dans ce pays d’Afrique de l’Ouest situé entre le Ghana et le Bénin. Alors pour en prendre connaissance, suivez le guide !

Les châteaux Tamberma

chateau Tamberma
chateau Tamberma

Au Nord du Togo, à environ 500km de Lomé la capitale, vivent les Batamariba un peuple au mode d’habitation authentique. Bâtis de leur main, ces châteaux en terre appelés Tata sont classés au patrimoine mondial de l’UNESCO. Le Tata est composé de plusieurs cases rondes reliées par un mur pouvant atteindre 4m50 de hauteur. Ce qui lui donne une allure de château fort. Les murs absorbent très peu la chaleur à cause de l’inertie thermique et de la terre des parois. La coutume veut qu’on entre et sorte des chambres à reculons pour ne pas être surpris en tournant le dos.

Le parc naturel de Fazao-Malfakassa : Classé zone protégée le parc de Fazao a pour vocation de préserver un écosystème riche et varié. Il recouvre 192000 hectares de forets, savanes, falaises et contient près de 30 espèces d’oiseaux, 91 espèces de mammifères notamment des singes, des antilopes et des éléphants.

La faille d’Alédjo

faille aledjo

Située à 380 km au Nord de Lomé, la faille d’Alédjo est née du souci de briser les obstacles naturels au rapprochement des peuples. Depuis l’époque de la colonisation allemande, la faille a été aménagée dans la montagne pour faire passer la route nationale qui constitue l’épine dorsale du pays. Ainsi elle se présente comme le trait d’union entre les régions du Nord et le reste du pays.

Les monts Kabyè

paysage en pays kabyè
paysage en pays kabyè

une randonnée dans les monts Kabyè vous ferait du bien. Situés à 15 km au Nord est de la ville de Kara, ils se trouvent dans une région qui présente un paysage spectaculaire. Le massif abrite plusieurs villages où sont pratiquées des formes d’artisanat traditionnel. Les villages de Landa et Kétao possèdent des marchés d’artisanat tandis que le village de Farendé est connu pour ses objets de métal ouvragé.

La cascade d’Aklowa: A 11 km de la ville de Badou dans la région des Plateaux, la cascade d’Aklowa est une chute d’eau de plus de 35 mètres qui trouve sa source dans une rivière souterraine. L’eau se précipite d’une falaise de granite vers la foret. Il faut 45min de marche pour y accéder. L’accès à la chute d’eau n’est pas si facile. Du coup, la marche vers la cascade est une véritable épreuve sportive.

Le palais royal de Lolan : dans un quartier de la ville d’Aného au sud du Togo siège le roi Lawson Zankli VIII. Il appartient à l’une des plus vieilles dynasties royales du pays : celle des Lawson. Ancien enseignant, le roi réserve toujours un accueil chaleureux à ses visiteurs et les éclaire sur l’histoire de son peuple. Conformément à la tradition du milieu, ses notables servent d’intermédiaire dans la communication avec les visiteurs. Près de la cour royale se trouve une pièce qui abrite les tombes et portraits de ses prédécesseurs.

L’embouchure d’Aneho

vue de l'embouchure credit: mairieaneho.net
vue de l’embouchure
credit: mairieaneho.net

 

Depuis le pont de la ville, on peut voir la mer et la lagune s’entremêler. Tout simplement, un mystère de la nature.

Le village de Togoville

Ce village est considéré comme le berceau du Togo pour avoir donné son nom au pays. C’est là que fut signé en 1884 entre le roi Mlapa III et l’Allemand Nachtigal un traité qui donnera naissance à la colonie allemande du Togo. Au-delà de quelques vestiges coloniaux, on y trouve un marché très particulier. C’est le marché du troc où on échange des biens contre d’autres biens et non contre de la monnaie. Cette vieille pratique a souvent lieu une fois par semaine. De plus, vous y trouverez le lac Togo propice au ski nautique

lac Togo à Togoville
lac Togo à Togoville

et à la planche à voile.

Le monument de l’indépendance

 

monument de l'indépendance credit: afrique.fr
monument de l’indépendance
credit: afrique.fr

Sur un espace public circulaire situé en plein cœur du quartier administratif à Lomé, trône le monument de l’indépendance. Il fut inauguré le 27 avril 1960 par Sylvanus Olympio, premier président du pays. Le chef d’œuvre conçu par des artistes dont Paul Ahyi (auteur du drapeau national) est une statue représentant une femme qui tient dans un vase la flamme de l’indépendance devant dans une grande silhouette masculine.

La plage d’Avépozo

plage de Lomé credit: enterretogolaise.com
plage de Lomé
credit: enterretogolaise.com

Bourgade de Lomé proche de la cote, Avépozo abrite des hôtels et maquis avec accès à la plage. C’est la destination préférée des Togolais qui veulent s’offrir un moment de détente à l’ombre des palmiers et profiter de l’air frais. En période de vacances elle est prise d’assaut par les jeunes pour des soirées récréatives.

Ainsi prend fin la virée touristique. Sans être un agent de tourisme j’espère quand même vous avoir donné une petite idée de ce qu’il faut voir si ça vous dit de découvrir le Togo profond.


Il était une fois Mondoblog Abidjan

Les mondoblogueurs chez le quotidien Fraternité Matin à Abidjan photo:mondoblog.org
Les mondoblogueurs chez le quotidien Fraternité Matin à Abidjan
photo:mondoblog.org

C’est à la faveur de l’annulation de mon vol pour Lomé lundi dernier que j’ai concocté ce billet, témoignage d’une expérience unique: Mondoblog Abidjan. Toute chose a un début et une fin, dit-on souvent. Dès le début de la formation Mondoblog, je savourais la belle aventure avec les autres mondoblogueurs sans voir le temps passer. Je me suis refusé à penser à la  fin de la formation car il y avait tant de connaissances à acquérir et de personnages à découvrir là bas. Hélas ! C’est la fin et il faut bien partir. Permettez quand même que je vous parle de ce que j’ai vu en Cote d’Ivoire.

J’étais comme dans un centre d’apprentissage où je m’enrichissais chaque jour d’outils que j’ignorais jusque là. Franchement, ça a bossé dur avec une série de formations sous la coordination orchestrée de main de maitre par Ziad Maalouf et son équipe. N’allez pas croire qu’on a travaillé tout embrigadés dans la belle ville de Bassam dont je vous parlais dans mon billet précédent.

Comment bouder Abidjan quand on débarque en Cote d’Ivoire pour la première fois de sa vie? Abidjan était une étape incontournable. La ville était d’un charme auquel je ne pouvais que succomber. Et ce n’est pas la congolaise Chantal Faida qui me démentirait. En quelques heures de route et à la vue des immeubles imposants du quartier du Plateau à Abidjan je me trouvais dans l’enchantement. Malgré les séquelles de la crise post électorale en Cote d’Ivoire, l’ambiance nocturne qu’on reconnait à ce pays dans la sous région ouest africaine n’a pas pris une seule ride.

En tout cas, les mondoblogueurs qui ont connu l’ambiance à la « No limit » en savent quelque chose. Cette aventure à Abidjan m’a permis de noter l’intérêt croissant des jeunes ivoiriens pour le blogging. Au-delà des amis mondoblogueurs ivoiriens j’ai pu découvrir d’autres blogueurs du pays qui ont fait le déplacement de Grand Bassam pour assister à la formation à l’instar de Cyriac Gbogou et Israel Yoroba que je salue. De jeunes ivoiriens intéressés par les TIC sont même allés à la rencontre des mondoblogueurs à Abidjan pour savoir plus sur Mondoblog. J’avoue que ceux là m’ont touché par leur curiosité. Une curiosité qui à mon sens laisse entrevoir un avenir prometteur pour le numérique et le journalisme citoyen en Cote d’Ivoire. Ce qui me fait penser-un peu comme Isabelle-que l’avenir est africain.

L’esprit d’équipe était au rendez vous, d’abord au cours des fructueuses soirées barcamp puis lors du « mondojeu » animé par Marek et Maurice. En un petit temps de divertissement j’ai vu des blogueurs fraterniser du moins dans leurs équipes respectives. Bravo à l’Europe (équipe gagnante), à  l’Afrique Centrale, et Yako (comme on dit là bas) pour les Amériques et l’Afrique de l’Ouest !

J’ai aussi vu la folie s’emparer de tout Mondoblog un soir de samedi où des blogueurs déchainés dans la piscine de l’hôtel à Grand Bassam devenaient méconnaissables. Autrement dit-pour parler comme les ivoiriens- on ne savait plus vraiment « qui est qui ». Bref, ce qui s’est passé à Bassam reste à Bassam ! 

Qui parmi nous pouvait rêver mieux que d’une formation aux cotés de Phillipe Couve ? C’était incroyable mais vrai, la présence de Phillipe Couve notre « papa » retrouvé qui nous a permis de mieux cerner les origines et l’esprit du projet Mondoblog.

En clair, cette aventure chacun l’aura vécu à sa manière et le pus important à mes yeux est que chaque mondoblogueur fort de cette expérience puisse en témoigner dans son environnement et contribuer à l’ascension d’une blogosphère qui porte la société vers des changements positifs.

A mon arrivée à l’aéroport d’Abidjan ce mardi je me suis retourné pour un dernier regard sur ce beau pays. C’est avec mon sac de voyage bourré d’attiéké que je dis d’un air nostalgique à la Cote d’Ivoire: «au revoir et merci ».

En dédicace à tous les mondoblogueurs voici l’émisssion de l’atelier des médias animée par des mondoblogueurs à Abidjan avec Ziad Maalouf.