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Face aux terroristes, ces puissances africaines qui comptent pour du beurre

Présidents des deux grandes puissances africaines  credit:journaldemalabo.com
Les présidents du Nigeria et d’Afrique du Sud.
Crédit:journaldemalabo.com

Goodluck Jonathan.

Goodluck Jonathan.

Bonjour à vous chers lecteurs et lectrices de ce blog. Je me réjouis que le goût d’écrire demeure sauf malgré le rude harmattan qui me torture les narines à Lomé. Et bien, pour ce nouveau billet, souffrez que je m’intéresse encore à la menace terroriste. N’y voyez surtout pas de la redondance. A cause des désastres du terrorisme connus ces derniers jours en Afrique, je ne peux me garder de dire ici mon agacement à l’égard des tares sécuritaires du continent.

Que l’on soit Charlie ou non, nous avons tous eu écho de la large mobilisation en France contre le terrorisme. Une leçon qu’on peut en retenir est que les peuples doivent être solidaires dans la lutte contre ce mal qui nous concerne tous. L’Afrique aussi confrontée à cette menace n’a pas moins droit d’être soutenue, mais ce n’est pas pour autant qu’elle doit rester aussi fébrile, incapable de s’organiser pour défendre ses frontières.
Certains en Afrique se sont indignés de voir autant d’émotion dans le monde pour une dizaine de morts pendant que les 2 000 victimes de Boko Haram sombraient dans l’oubli. Je ne vous cache pas que j’ai moi-même essuyé des railleries sur whatsapp pour avoir publié une image en hommage à Charlie hebdo.

En Afrique, parfois nous réalisons à peine qu’à cause de notre immobilisme, nous sommes les premiers responsables de la percée du terrorisme sur le continent. Peut-être que j’ai la mémoire courte, mais j’aimerais bien savoir si nous avons déjà pris une initiative, ne serait-ce que pour engager une mobilisation d’envergure régionale. Nos pays ont-ils jamais tenté de construire une force militaire commune pour conjurer ce mal ? Qu’avons-nous déjà essayé avant de fustiger les autres ? Demander aux autres de se mobiliser à notre place est symptomatique de cette apathie africaine qui encourage l’avancée du terrorisme.

D’ailleurs en parlant d’apathie, il n’y a pas plus frustrant que l’impuissance de ces pays- là qu’on qualifie de puissances régionales en raison d’un niveau de développement relativement supérieur aux autres pays. Sans minimiser leur potentiel on est tenté de se demander si ce titre de puissance ne leur est pas finalement trop lourd à porter.

La première puissance économique du continent, le plus costaud de tous (en tout cas c’est ce que nous disent les intellos économistes hein) est…tenez-vous bien…le Nigeria, le géant de l’Afrique, le plus peuplé des pays africains.

carte du Nigeria credit:statistiques-mondiales.com
Carte du Nigeria
Crédit : statistiques-mondiales.com

A part bien sûr son pétrole, sa forte population et Nolywood (son industrie du cinéma), sa fameuse puissance ne saute pas aux yeux. Laissons donc les statistiques aux intellos et tenons-nous-en à la réalité. Cette réalité est que le grand Nigeria est frappé de plein fouet par les attaques incessantes de Boko Haram. Oui, c’est bien dans ce très peuplé pays que l’armée est essoufflée par les assauts de Boko Haram et qu’elle voit au quotidien des gens tomber sous les bombes des islamistes sans pouvoir faire grand-chose.

On ne peut que s’étonner du fait que la secte islamiste soit parvenue à s’imposer dans le nord du pays avec une aisance aussi insolente. La faible réactivité du pays l’a sans doute aidée. Tout récemment, la secte opérait son pire massacre en exterminant 2 000 personnes dans des villages proches du lac Tchad. Le comble de l’histoire, c’est qu’elle a pris le contrôle des frontières stratégiques avec le Tchad, le Niger, le Cameroun et s’est emparée de la base d’une force multinationale. Pourtant face à tout ceci le Nigeria semble ne pas prendre la mesure du danger et taper du poing sur la table. Contre Boko Haram, c’est plutôt le voisin camerounais fait beaucoup mieux d’ailleurs comme en témoigne la déroute infligée par l’armée aux djihadistes.

En Afrique de l’Ouest, le Nigeria est censé avoir l’armée la plus importante et s’il ne peut tenir tête aux islamistes sur son sol, c’est toute la sous-région qui pourrait être à la merci des djihadistes. Comme le Nigeria, ce sont tous les pays se prévalant d’une puissance régionale qui souffrent de ces tares. L’Afrique du Sud qui a porté Mme Dlamini Zuma à la tête de l’Union africaine ne fait pas assez d’efforts pour inciter les membres à renforcer le mécanisme de sécurité de l’institution. On se souvient que n’eut été l’intervention rapide de la France, tout le Mali aurait été aux mains des djihadistes.

Même si l’aide internationale est nécessaire pour combattre ce mal, l’Afrique ne peut pas continuer à errer dans la vulnérabilité. Pour assumer sa propre sécurité, elle a donc besoin que les puissances régionales prennent leur responsabilité, qu’elles pèsent de tout leur poids pour que les uns et les autres convergent vers une stratégie commune. Au lieu de se bousculer au portillon du Conseil de sécurité pour réclamer un hypothétique siège permanent, ces pays auraient plus intérêt à faire leur preuve sur place en ce moment où le terrorisme gagne du terrain.


En finira-t-on un jour avec ce foutu terrorisme?

credit: news.vice.com
Crédit: news.vice.com

Le monde de la presse continue d’accuser le coup après l’attentat effroyable et crapuleux de Charlie hebdo. Jamais on ne comprendra pourquoi un beau matin des fous d’Allah nourris d’une bonne dose d’animosité ont choisi de décimer la quasi-totalité de l’équipe de Charlie Hebdo. Face à l’ignominie, l’élan de solidarité dans le monde est sans précédent, symbolisé par un leitmotiv commun : je suis charlie, nous sommes tous charlie. L’ampleur que prend le terrorisme dans le monde malgré les mesures sécuritaires prête à s’inquiéter de l’avenir de l’humanité.

Le terrorisme porté par l’extrémisme religieux est incontestablement devenu un important fléau de notre siècle. Il n’est pas rare d’apprendre qu’un barbu quelque part dans le monde a éliminé des gens au nom d’une certaine ferveur religieuse. Les actes terroristes sont donc récurrents et les mouvements djihadistes se multiplient dans le monde. Ce qui a pour conséquence d’augmenter le risque d’enlèvements ou de meurtres. On se souvient encore que c’est à l’étranger au Nord-Mali que deux journalistes français de Rfi, Claude Verlon et Ghislaine Dupont ont été froidement abattus.
De plus on observe en Europe une montée de l’intégrisme qui est préoccupante. L’idéologie djihadiste fait de plus en plus d’émules dans les pays européens où de jeunes ressortissants sont tentés de regagner le Moyen-Orient pour intégrer les rangs des milices islamistes. Ce fut le cas de Mohamed Merah, ce forcené antisémite qui a éliminé des enfants juifs à leur sortie d’école.

Bref, l’impression qu’on peut avoir aujourd’hui est que loin de reculer le phénomène s’accentue et gagne du terrain. Les efforts militaires consentis ici et là semblent ne pas suffire pour y mettre fin. Mais peut on réellement mettre fin à ce fléau ? Pas vraiment. Eradiquer le fléau me semble relever d’un idéal un peu comme l’idée d’éliminer la pauvreté. Il est seulement possible d’œuvrer à réduire la menace car rêver d’un monde avec zéro terrorisme revient à rêver d’un monde purgé de tout mal. Le mal hélas fait partie de la réalité humaine. Le bien et le mal sont consubstantiels chez l’homme, disait Platon.

Néanmoins il demeure une vérité qui nous rassure. Le terrorisme ne viendra jamais à bout de nos libertés et le monde ne cèdera jamais au règne de la terreur. Les meurtriers de Charlie pensaient avoir bâillonné la liberté d’expression et réduit le journal au silence. Ils doivent sûrement déchanter dès l’annonce de la parution du journal le mercredi 14 janvier. Pour faire comprendre à ces fanatiques qu’ils ne triompheront jamais nous devons toujours avoir le courage de libérer notre pensée comme ces vaillants dessinateurs tombés l’arme le crayon à la main. Aux kalachnikovs, opposons plumes et crayons, car notre liberté est plus forte que la terreur.

 

 


De l’obligation d’esquiver les go sexy de Lomé en décembre

Décembre, c’est un mois de fêtes et la timide ambiance qui règne actuellement à Lomé prête à croire que les Togolais dans leur situation économique morose n’ont pas le cœur à la fête. Tant s’en faut. Les gens tirent peut-être le diable par la queue, mais font de drastiques économies pour être de la fête. Pour y parvenir, tous les moyens sont bons. En décembre, une règle d’or s’impose chez les hommes : s’abstenir de flirt avec la première venue pour ne pas briser sa santé financière.

Un jour de décembre où je suivais un cours en amphi avec un pote, ce dernier me confiait sa libidineuse passion pour une fille qu’il avait aperçue dans la salle.
– Regarde cette go à droite, me dit-il en tournant furtivement le regard vers elle.
J’avoue que la demoiselle en question était une vraie beauté avec des formes affolantes qui pouvaient mettre en branle vos sens. Bref c’était le genre de bombe que mon ami aimerait bien ajouter à ses conquêtes.
– Je voudrais bien avoir son contact, mais il me faut attendre un peu avant de passer à l’attaque.
– Pourquoi donc ?
– Nous sommes en décembre, mon cher. En ce moment, tu trouveras des filles toutes gentilles qui tenteront de t’aguicher pour faire de toi un sponsor pour les fêtes. Pas question de mordre à l’hameçon en cette période.
Il ne m’apprenait rien puisque j’avais déjà entendu ce genre de discours. Mais sa réponse m’a fait comprendre qu’ici le principe était bien intégré dans le subconscient masculin.
Depuis plusieurs années déjà, beaucoup d’hommes estiment que la vigilance doit être de mise en décembre, surtout quand on n’a pas la poche bien solide. Ils sont persuadés que c’est le moment où de plus en plus de filles opportunistes courent les rues. Des filles qui avec des tenues légères sur le corps, se pavanent dans le but de vous taper dans l’œil et vous inciter à débourser au risque de vous ruiner.

Alors messieurs, il vous est recommandé de feinter ou faire gweta* à toutes ces filles sexy que vous apercevrez dans leur déhanchement. Ce sont probablement des prédatrices prêtes à dévorer votre pauvre budget sans pitié. En tout cas, sachez bien ceci.

« Faut jamais chercher femme dans le mois de décembre. Parce qu’en décembre elles ont deux choses dans la tête: comment fêter le 24 et le 31 décembre. »

C’est un conseil des Ivoiriens de magic system qui ont saisi la leçon depuis fort longtemps. Bon pour les incrédules voilà preuve à l’appui.

Si vous êtes un célibataire en quête du grand amour, inutile de chercher en décembre, car vous avez de fortes chances de tomber carrément sur une allumeuse. Si vous êtes en couple, occupez-vous tranquillement de votre partenaire sans vous hasarder à voir ailleurs. Quant aux dragueurs fieffés, c’est plutôt compliqué. Après avoir passé l’année à multiplier les conquêtes, ils se trouvent acculés en décembre. Par peur de se ruiner, ils ne manquent pas d’astuces pour échapper aux nombreuses sollicitations. Des astuces qui peuvent consister à bloquer les appels de leurs partenaires ou leur faire croire qu’ils ont voyagé en attendant que le temps des fêtes s’écoule.

Mesdames, peut être qu’après avoir lu les précédentes lignes vous allez me taxer de machisme ou m’accuser de réduire la femme togolaise au matérialisme, mais rassurez vous. Il ne s’agit pas de me cramponner aux clichés ou de dévaloriser la femme togolaise. Néanmoins il nous faut reconnaître que le phénomène dont je parle est bien réel. La précarité économique pousse des jeunes filles à user de leurs atouts physiques à des fins alimentaires.

image: sikaamags.info
Image : Sikaamags.info

 

Les sentiments importent peu pour celles-là qui recherchent un intérêt particulier auprès de ceux qui tombent sous leur charme. Pour obtenir des faveurs matérielles, on n’hésite pas à fréquenter des hommes qui ont l’âge d’un parent ou même d’un grand-parent. On en trouve qui du jour au lendemain ont à leur disposition une moto ou une voiture offerte par leur (s) amant(s).

Les errements de ces jeunes dames je les déplore autant que les frasques auxquelles se livrent bon nombre d’hommes dans le pays. Il nous faut comprendre que nous sommes à l’ère de l’égalité des sexes où la femme est en droit d’aspirer à une certaine autonomie au même titre que l’homme. C’est pourquoi je voue un profond respect à celles-là qui malgré la pauvreté refusent la facilité et se battent pour leur émancipation. A bon entendeur..

En attendant d’entrer de plain-pied en 2015, je souhaite à toutes et à tous de joyeuses fêtes et une heureuse année.

Faire gweta: terme du jargon urbain qui signifie esquiver


Journée des droits de l’homme : le web 2.0 au service des droits humains

credit:amnesty.fr
credit:amnesty.fr

Bien le bonjour à vous. Ce nouveau billet prend un ton un peu militant, mais rassurez- vous, c’est pour la bonne cause. L’occasion fait le larron dit-on. L’occasion ici c’est le 10 décembre, journée internationale des droits de l’homme. Instituée suite à l’adoption de la Déclaration universelle des droits de l’homme, cette journée internationale permet de rappeler à l’humanité la nécessité de protéger ces droits vitaux pour tout être humain. A l’occasion de cet évènement j’ai choisi de mettre en lumière un bel exemple de promotion des droits humains au moyen du numérique : la campagne 10 jours pour signer d’Amnesty.

Les droits humains sont des standards fondamentaux sans lesquels l’on ne peut vivre dans la dignité en tant qu’être humain.  Les violations des droits humains sont légion dans le monde et pour cette raison la défense de ces droits est un combat de tous les jours. Comme d’autres associations, Amnesty initie souvent des actions pour mettre fin aux violations comme sa toute dernière campagne lancée sur la toile.

Une mosaïque de regards pour dire non

A la veille du 10 décembre de chaque année, Amnesty International a pris l’habitude de lancer sur la toile sa campagne 10 jours pour signer avec un site spécial qui lui est consacré. L’initiative consiste à inviter les internautes du monde entier à signer en ligne des pétitions concernant des personnes victimes de graves violations (prisonniers d’opinion, injustice sociale, tortures). En clair il s’agit de signer des pétitions pour sauver des personnes en danger.
Cette année encore la campagne est en ligne depuis le 3 décembre et a déjà recueilli des milliers de signatures. Pour l’édition 2014 l’association a mis en avant 12 situations de violations autour desquelles elle mobilise les internautes. Parmi ces personnes en danger se trouvent les victimes de la catastrophe de Bophal en Inde et Moses Akatugba, jeune nigérian arrêté à l’âge de 16 ans, torturé puis condamné à mort pour vol de téléphones portables.
A cette occasion le dispositif numérique mis en place sur le site de la campagne est plutôt inédit. Non seulement il permet de signer rapidement les pétitions mais il accorde à tout signataire la possibilité de joindre son regard à sa signature. Les différentes captures de visage donnent alors naissance à une mosaïque de regards sur le site.

capture du site de la campagne
capture du site de la campagne (10jourspoursigner.org)

Placé sous le slogan « votre regard est une arme », ce dispositif repose sur l’envie de montrer qu’il y a derrière chacune des nombreuses signatures un homme ou une femme dans le monde qui refuse de fermer les yeux sur les atteintes aux droits humains et sur leurs auteurs. Cette grande campagne qui produit un véritable effet de pression sur les autorités des pays concernés a déjà porté des fruits.

Le web social au service des droits humains

Cette campagne d’Amnesty est l’illustration des changements que le web 2.0 entraîne dans les stratégies liées à la promotion des droits humains. Le web social contribue à faciliter l’action des mouvements engagés en faveur des droits de l’homme.

Avec les campagnes en ligne point n’est besoin pour les activistes de se déplacer, de sillonner des quartiers, des villes ou des pays pour recueillir des signatures. Tout individu où qu’il soit dans le monde peut recevoir l’information sur une initiative relative aux droits humains et y participer en un clic. Lors de l’édition 2013 de la campagne 10 jours pour signer près de 2 millions de signatures ont permis la libération de prisonniers d’opinion comme le blogueur vietnamien Nguyen Tien Trung et le tunisien Jabeur Mejri emprisonné pour des messages sur les réseaux sociaux.
Pour réclamer l’adoption d’une loi contre les expulsions forcées, Amnesty Kenya grâce aux réseaux sociaux a pu mobiliser 293 personnes sur 250 attendues autour de sa campagne donnez nous des maisons et non des bulldozers.
A l’ère du numérique, les TIC deviennent donc un bon allié pour les droits de l’homme et on ne peut que s’en féliciter.


En attendant la CAN, mon requiem pour le football togolais

Adebayor credit:dechedjou-management.info
Adebayor
credit:dechedjou-management.info

Les pays qualifiés pour la Can 2015 sauvée de justesse connaissent leurs adversaires depuis le tirage au sort du 3 décembre. Quant au Togo, il ne sera tout simplement pas de la partie alors qu’il était quart de finaliste en 2013. Surprenant ? Pas tant que ça. L’échec était prévisible et certains y ont même vu la main de Dieu. Il les aurait exaucés en leur évitant une nouvelle campagne d’extorsion de mobilisation de fonds des contribuables dont personne n’aurait rendu compte comme d’habitude. Le football déjà agonisant dans ce pays a reçu un dernier coup de salve avec cette élimination. Aujourd’hui le football a besoin d’un requiem car les togolais ont tué leur sport favori.

Au soir de la sèche élimination d’Adébayor et compagnie à Accra, je vous prie bon Dieu d’accorder au football togolais un repos doux et paisible.
Très cher et regretté football, je garderai en mémoire tous tes bienfaits à un peuple qui n’avait d’yeux que pour toi et qui, dans sa misère crasse ne trouvait le sourire que par toi, le temps d’un match des éperviers. Tu faisais même sourciller les hommes politiques car aucun d’eux ne pouvait rassembler autant de togolais que toi. Au gré des victoires et des exploits tu étais devenu le premier parti des togolais. Un parti qui n’était pas comparable à une quelconque formation politique encore moins, au novice parti des togolais d’Alberto Olympio.

A la faveur d’une première qualification pour le mondial, c’est bien toi qui en 2005 apportait l’étincelle dans un pays profondément meurtri et déchiré par d’atroces violences électorales. Comme si c’était hier, je me souviens bien de ce jour de liesse où dans un élan de folie je sortais dans la rue pour crier ma joie au milieu d’une grande foule.
Je me souviens aussi de l’hystérie que tu as semée dans mon quartier pendant la Can 2013. D’abord une victoire contre l’Algérie créait l’euphorie. Puis vint la qualification historique pour les quarts de finale. La nuit a été longue. Aphtal, le supporter maso pourrait en témoigner. Tout le quartier était dans la rue, y compris ceux qui ne comprenaient rien au jeu. Même les policiers s’étaient joint à la fête alors qu’en temps normal, civils et policiers sont comme chiens et chats.

Malheureusement tu nous as été arraché, toi le seul vecteur d’unité qui nous restait. Tu as été emporté par la sempiternelle crise qui secoue la Fédération Togolaise de Foutaises zut que dis-je, de Football. Néanmoins j’implore sur tes assassins le pardon divin pour tout le tort causé.

Au fil des années, des voix s’élevaient sans cesse contre les pratiques suicidaires de la fédération mais son étourdissement a fini par avoir raison d’un football qui n’existe que de nom. Par d’innombrables et grossières tares, nos amis de la fédération ont ruiné le sport roi. Dilapidation des fonds de la FIFA alloués à la professionnalisation des championnats locaux, défections à la fédération dont le président est accusé d’abuser de son pouvoir, absence de politique de formation de jeunes joueurs ce sont là certains des maux qui ont miné le sport roi. La cinglante défaite (4à1) subie en novembre à domicile devant la séduisante équipe de Guinée n’est que l’illustration d’une descente aux enfers.

globalsport-togo.com
globalsport-togo.com

Je vous supplie bon Dieu de m’aider à savoir pourquoi le premier ministre qui voulait voir le Togo se qualifier n’a pas tenu sa promesse de présenter les comptes de la Can 2013. Faites moi savoir ce que Togocel a bien pu faire de l’argent qu’il a pris au contribuable en surtaxant les appels téléphoniques sous prétexte de soutenir les éperviers lors de la Can 2013. J’ai soif, les togolais ont soif de savoir.

Je vous prie également d’apaiser ma douleur intérieure née des pertes de vies humaines subies pour la seule cause du football.

Photo Reuters
Photo Reuters

Nul ne pourra oublier que des hommes et des femmes ont laissé leur vie. Certains ont péri dans un crash d’hélicoptère en Sierra Leone, d’autres se sont écroulé sous les rafales des mitrailleurs de Cabinda. L’effusion du sang des martyrs a laissé l’amère impression d’un gâchis car elle n’a pu entrainer une prise de conscience pour sauver un football mourant. Qu’ils reposent en paix.

Puisse Dieu entendre et exaucer ma prière pour ce football défunt, à moins d’une résurrection ou d’une renaissance au grand bonheur du public togolais.