L’accès égal à l’éducation, un défi africain.

16 octobre 2014

L’accès égal à l’éducation, un défi africain.

Enfants maliens credit: ar.wikipedia.org
Enfants maliens
credit: ar.wikipedia.org

Bonjour à toutes et à tous. Ce nouveau billet intervient à un moment bien spécial car aujourd’hui c’est le 16 octobre, jour du Blog Action Day. Ayant récemment pris connaissance de cet évènement mondial j’ai choisi cette année de prendre part au débat sur l’épineux problème des inégalités. L’inégalité, thème retenu pour cette année est en lien avec l’actualité vécue dans certaines régions du monde où le sexe, la religion, l’origine ethnique sont sources d’exclusion.
L’inégalité renvoie à plusieurs problèmes et cet espace semble trop étroit pour analyser tous les contours de la question. Après avoir gambergé sur le sujet à traiter, je me suis résolu à traiter des obstacles à l’équité genre dans le domaine de l’éducation au Togo et en Afrique subsaharienne.

logo BADDepuis 2009 le système éducatif togolais connait une nouvelle donne avec la suppression des frais de scolarité dans l’enseignement primaire. Cette mesure est inspirée par l’un des objectifs du millénaire pour le développement qui est l’éducation primaire universelle d’ici 2015 dans les pays du Sud.
Cette mesure a favorisé au Togo la montée du taux de scolarisation des filles comme dans les autres pays d’Afrique subsaharienne qui ont supprimé les frais de scolarité dans le primaire. Selon un rapport de Plan International le taux de scolarisation des filles dans la région est passé de 54% à 74%.
Malgré ces efforts, la parité entre les sexes en matière d’éducation est toujours ineffective en Afrique subsaharienne.
Parmi les 29 millions d’enfants qui ne sont pas scolarisés en Afrique 54% sont des filles. Sur 54 pays africains seulement 16 ont atteint la parité genre dans l’enseignement primaire. Ce qui est largement insuffisant. Si les filles sont de plus en plus nombreuses à intégrer l’école primaire leur effectif se réduit à mesure qu’elles évoluent dans leur cursus. Ce qui signifie qu’au-delà de la scolarisation des filles, il faut relever le défi de leur maintien dans le système scolaire.
A propos de l’éducation des filles, il a été rapporté par Plan International que 70% de filles scolarisées au Togo déclarent avoir redoublé au moins une année. A la lumière d’enquêtes internationales, la première cause de redoublement des élèves est l’échec aux examens. La succession de mauvais résultats peut démotiver l’élève, d’où le risque d’abandon. L’échec scolaire n’est pas le seul obstacle au maintien des filles dans le système scolaire.

Il faut noter qu’elles sont victimes d’attitudes sexistes dans leur communauté. En milieu rural, certains parents ont tendance à privilégier l’éducation des garçons. Quant aux filles elles sont reléguées à un rôle secondaire. Face à l’importance des couts liés à l’examen, aux livres, au transport, à l’uniforme scolaire les parents de familles nombreuses peuvent renoncer à poursuivre la scolarisation de leurs filles.
Victimes du poids des traditions, les filles sont susceptibles d’être mariées précocement et contre leur gré. Lorsqu’elles atteignent l’âge de la puberté elles sont exposées au harcèlement sexuel avec le risque de grossesse précoce. On voit là qu’il y a des contingences sociales qui troublent le parcours des filles dans le système scolaire. La suppression des frais de scolarité ne suffit donc pas pour garantir l’égalité d’accès à l’éducation et l’évolution scolaire de la jeune fille en Afrique subsaharienne.
Pour réussir le pari de l’équité genre en matière d’éducation, il y a lieu de lever les obstacles à l’évolution scolaire des filles. Je propose à ce sujet un certain nombre de mesures : veiller à l’éducation sexuelle dans les établissements scolaires, promouvoir l’excellence des filles en milieu scolaire, étendre la gratuité de la scolarité à l’enseignement secondaire.

Nelson Mandela disait:

« l’éducation est votre arme la plus puissante pour changer le monde »

Nous avons tous intérêt à garantir l’égalité d’accès à l’éducation en Afrique parce qu’éduquer une fille c’est préparer l’épanouissement socioéconomique de toute une communauté. L’émergence du continent est aussi à ce prix.

Pour mieux cerner les enjeux liés à l’éducation des filles, je vous invite à découvrir le projet « because i am a girl » de Plan International.

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