Une semaine d’immersion dans l’art et l’histoire africaine, Paul Ahyi revit!

28 janvier 2014

Une semaine d’immersion dans l’art et l’histoire africaine, Paul Ahyi revit!

Il y a des initiatives qui par leur originalité et leur utilité méritent le détour. Des initiatives qui apportent une plus-value à votre savoir, parce que riches en découvertes. Au regard de ce que j’ai vu la semaine dernière, je pense que le concept Arctivism en fait partie. Ce concept qui se définit comme l’activisme culturel porté par l’art est le fruit de la collaboration entre artistes togolais. Il se propose de mettre en valeur la culture africaine en alliant art, musique et histoire. Pour cela, des diffusions de films mettant en lumière des personnalités emblématiques de l’histoire africaine suivies de concerts sont proposées au public. C’est le genre de projet qui vous rend fier en tant qu’Africain parce qu’il montre que malgré la noirceur des problèmes rencontrés, il y a des gens qui travaillent pour que la masse de jeunes Africains qui méconnaissant leur histoire et leur culture se les approprient.

C’est donc dans le cadre de ce concept que j’ai été invité à prendre part à une série d’activités du 20 au 25 janvier avec en toile de fond l’hommage à Paul Ahyi, immense artiste togolais qui est plus connu comme celui à qui le pays doit son drapeau.

Pour pareille initiative, il n’y avait pas meilleur endroit que l’Ecole africaine des métiers de l’architecture et de l’urbanisme (EAMAU), symbole d’intégration, car elle accueille des étudiants issus de nombreux pays africains.

J’avoue que le programme à l’entrée était bien alléchant. Jugez-en  par vous-même.

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Les organisateurs avaient choisi de mettre en exergue le parcours de six grandes figures africaines : Paul Ahyi, Thomas Sankara, Mehdi Ben Barka, Félix Moumié, Fela Kuti et Patrice Lumumba. Toutes ces icônes en une semaine semblaient avoir retrouvé une seconde vie tant les échanges qui suivaient chaque projection étaient riches et stimulants.

D’abord Paul Ahyi était à l’honneur. L’idée est à saluer puisque l’homme est connu de la majorité de ses compatriotes seulement pour sa contribution au drapeau togolais. Pourtant, on semble oublier qu’il a aussi contribué à la conception du célèbre monument de l’indépendance à Lomé et qu’il s’agit d’un artiste accompli dont les œuvres se retrouvent un peu partout à Lomé et dans certaines villes africaines (Dakar,Ouidah,etc).

J’ai eu la chance de prendre part au débat sur la dette africaine précédé de la projection sur Thomas Sankara. Pour ce qui est du parcours de l’homme je n’ai pas besoin de m’y attarder. Son leadership est connu de beaucoup en Afrique grâce à des documentaires souvent diffusés par les médias. L’homme est resté vivant de par ses idées.

Après le documentaire, j’ai donc pu suivre l’exposé de haut niveau de l’éminent professeur d’économie Kako Nubukpo sur la question de la dette africaine devant une assistance attentive. J’ai apprécié sa façon décomplexée d’exposer malgré sa casquette de ministre chargé de l’évaluation des politiques publiques, reconnaissant au passage l’impact de la mauvaise gouvernance sur l’état économique de nombreux pays africains.

Une intervention suivie d’une déferlante de questions et d’apports : la passion et l’émotion étaient présentes dans la salle. Nombreux étaient ceux qui voulaient prendre la parole, moi y compris, mais le temps était compté, je n’ai pas eu la chance de m’exprimer, ben tant pis !

Pr Nubukpo aux cotés de sa modératrice Mikafui Akue
Le professeur Nubukpo aux côtés dela modératrice Mikafui Akue
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La salle pendant le débat

Le programme artistique, m’a émerveillé :  une diversité de talents. Chanteurs, rappeurs, slameurs, musiciens, échassiers, peintres, sculpteurs étaient au rendez-vous.

Comme pour marquer la continuité de l’œuvre de Paul Ahyi, les halls de l’EAMAU étaient décorés de magnifiques œuvres appartenant à une jeune et prometteuse génération de peintres et sculpteurs. Des œuvres qui vous éblouissent de leur beauté. Voici quelques clichés pour le régal de vos yeux.

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Pour l’apothéose de l’événement, le public a eu droit à une soirée haute en couleur ce samedi 25 janvier.

Pour ouvrir le bal, Patrice Lumumba et un documentaire poignant sur les témoignages troublants de sa famille et autres personnalités relatifs à son assassinat. Une projection qui s’est terminée sur ces mots de sa fille Juliana : « Cela s’appelle crime contre l’humanité ». Inoubliable.

Le concert proprement dit pouvait enfin commencer avec une pléiade d’artistes pour faire vibrer le public.

En introduction, les échassiers « afuma » à la souplesse bouleversante qui au rythme des tams-tams ont servi des acrobaties à donner le tournis.

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Après la déclamation de poèmes signés Paul Ahyi, place à la mode version Bazara pagne. Des œuvres présentées dans un défilé de charmantes mannequins.

Pendant ce temps, je me faisais servir de quoi me désaltérer : une gamme de boissons locales bien fraiches. Au menu du liha, du sodabi et du tchouk (les amis togolais savent). Rassurez-vous, j’ai consommé avec modération. En tout cas ne vous fiez pas aux apparences !

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Enfin pour boucler le tout, des prestations de chanteurs et slameurs dont Adjoa Sika, le groupe Balles de rimes, Efy, David Ganda, Kezita, Elom 20ce et bien d’autres.

Bref, une soirée avec les ingrédients d’une nuit africaine. Chapeau bas aux organisateurs.

Quelques clichés de la soirée.

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Elom Vince,artiste, promoteur du concept et moi

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