Les réseaux sociaux, là où se joue l’autre CAN
Depuis le 17 janvier le football offre des moments d’évasion aux africains, du moins à ceux qui s’intéressent à la chose. Les esprits sont angoissés par tant de maux qui sévissent en ce moment: ebola par ci, violences de Boko haram par là et que sais-je encore. La CAN 2015 (Coupe d’Afrique des Nations) vient donc à point nommé pour nous aider à décompresser un peu dans un contexte assez terne. Au moment où les joueurs croisent les crampons sur le terrain de jeu, il y a des footeux acharnés à jouer leur CAN sur un autre terrain, celui des réseaux sociaux.
En bon mordu du foot qui déteste se faire compter les matches, je n’ai pas manqué d’aménager mon emploi du temps pour suivre les oppositions qui m’intéressent le plus dans la compétition. A ce jour je peux me targuer de n’avoir raté aucune des affiches alléchantes comme Ghana-Sénégal, Ghana-Algérie, Cote d’ivoire-Guinée ou Mali-Cameroun. Presque à chaque match, je me suis régalé non seulement de beaux gestes techniques et de belles parades mais aussi de quelques tweets amusants. Eh oui, la CAN se vit aussi sur Twitter où on peut lire des posts parfois décapants. Jackson, le fervent supporter des Lions Indomptables en a d’ailleurs témoigné.
J’ai pu constater au bout d’une première semaine de matches que la ferveur autour de l’évènement s’est transposée sur la toile. Il est assez intéressant de voir comment les spectateurs prennent d’assaut les réseaux sociaux pour y déverser en temps réel leurs humeurs et impressions que suscitent les prestations de leur équipe. Facebook et Twitter foisonnent de publications diverses qui illustrent bien l’engouement pour la grand-messe du football africain.
On y voit se mêler des coups de gueule, messages d’encouragement aux joueurs, des piques à l’endroit des adversaires et même des pronostics. Avec 10 matchs nuls sur les 16 premières rencontres il y a eu une abondance de scores nuls qui déjouent les pronostics. De quoi frustrer des pronostiqueurs qui semblaient pourtant si surs d’eux.
« @SoloNiare: #MonSorcierADit : Misez et devenez riche 🙂 #Cameroun 0-6 #Guinée #CAN2015 » Vous n’avez plus peur de rien ni de personne?
— Viktoriya © (@ReineViktorya) 24 Janvier 2015
La palme des scores nuls revient d’ailleurs au groupe D dit « groupe de la mort » composé de la Cote d’ivoire, du Cameroun, de la Guinée et du Mali. Après la deuxième série de matches c’est le seul groupe où aucune équipe n’a encore connu de victoire. Toutes les équipes se tiennent au coude à coude et il y a là de quoi mettre à vif les nerfs des supporters. Pas étonnant de trouver dans les pays concernés les supporters les plus frustrés de la compétition.
la personne qui a dit » decouragement n’est pas ivoirien » il croyait faire une trop belle phrase , il nous a juste mis dans mazoya #CIVMAL — LE KPETOULOGUE 😀 (@ptiitc0eur) 24 Janvier 2015
Les ivoiriens doivent apprendre à se réveiller avant le match et non quand ils prennent un but #CIVMAL
— YES WE CAN (@94MarcoVss) 24 Janvier 2015
Les ivoiriens sont davantage désespérés par la rengaine que leur servent les Eléphants qui débarquent en grands favoris mais repartent toujours bredouilles. Les fans de Didier Drogba qui expliquent les difficultés de l’équipe par le départ de l’ex capitaine se mettent à déplorer l’absence de leur héros.
Ah ! Qu’il est si pénible de supporter une équipe dans cette CAN avec des scores aussi étriqués! Après 90 minutes passés à croiser les doigts dans l’attente d’une victoire, les pauvres spectateurs sont sidérés par le score nul. Ils ne peuvent que reporter les espoirs de qualification de leur pays sur le match suivant. A côté des supporters désabusés, il y en a qui préfèrent rester optimistes et espérer le meilleur pour la suite.
Un bon match du #Mali avec ce nul 1-1 face au Cameroun. Bravo les Aigles ! #CAN #CAN2015 #CAMMAL
— Momo Sissoko (@sissokomomo) 20 Janvier 2015
La plupart des joueurs attendus à cette CAN, les joueurs célèbres auréolés de récompenses individuelles n’ont pas encore vraiment brillé et peinent à faire trembler les filets. C’est le cas de l’algérien Yacine Brahimi sacré meilleur espoir africain et l’ivoirien Yaya Touré sacré ballon d’or africain. Une discrétion sur laquelle ironisent les supporters d’équipes adverses.
Tout compte fait, les scores étriqués dans la compétition indiquent que les équipes s’égalent et que la différence de niveau est faible. Il n’y a plus à proprement parler de favori ni de petit poucet. La donne est confortée d’ailleurs par le premier coup de tonnerre de la CAN qu’est la qualification du Congo et de la Guinée équatoriale au détriment du Gabon et du Burkina Faso, finaliste de la dernière CAN.
Toutes les interactions en ligne ne font que traduire ce que la CAN a été de tout temps : des moments de passion qui génèrent un contraste d’émotions. Au gré des résultats on bascule d’une émotion à l’autre. La fête des footeux africains ne fait que commencer et les internautes de la CAN en ont encore jusqu’au 8 février pour nous en mettre plein la vue.
Bonne CAN à tous les supporters et que le meilleur gagne!
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