Bye bye Obamania!

6 novembre 2014

Bye bye Obamania!

Barack Obama credit: weltmx.blogspot.com
Barack Obama
credit: weltmx.blogspot.com

Il avait fait tomber en 2008 le monde et la majorité de ses concitoyens sous son charme. Il était promis au destin de premier président noir des Etats unis et sa personnalité inédite avait attiré la sympathie de beaucoup dans le monde. Une sympathie qui fut telle que des produits dérivés à son effigie se sont arraché comme de petits pains. Point de mystère à faire. Je parle bien de Barack Obama. Depuis quelques années, l’homme ne fait plus vraiment rêver les américains et la cuisante défaite du parti démocrate aux élections de mi-mandat vient symboliser le désenchantement. Mais j’ai quand même du mal à comprendre cette sanction électorale au moment où le pays connait de bons résultats économiques.
Les américains ne sont pas tout à fait disposés à pardonner à leurs dirigeants la moindre insuffisance. Ils l’ont encore démontré le 4 novembre aux élections de mi-mandat destinées à renouveler certains sièges du congrès. La vague républicaine s’est emparé du sénat-jusque là aux mains des démocrates-et voilà Obama privé de majorité au congrès. Il est désormais soumis à une cohabitation avec un congrès hostile. Telle est la conséquence du vote sanction qui lui est infligé. Une chose est claire : il ne reste plus rien de l’obamania, de cette ferveur autour de ce personnage inédit et de son programme ambitieux.
Il est vrai que ce revers électoral de mi mandat n’est pas un fait rare dans la politique américaine. Avant Obama, beaucoup de présidents en fin de mandat ont payé l’insatisfaction populaire dans les urnes. Son prédécesseur immédiat, George W. Bush avait fait les frais de son impopularité en 2006. Tout de même, ce revers en pleine reprise économique est un paradoxe qui me fait penser que les américains sont d’une exigence qui est parfois à la limite du raisonnable.
Depuis le premier mandat d’Obama, nombreux sont ceux qui ont placé en lui de grands espoirs de changement. Ils ont surement attendu de lui plus qu’il ne pouvait réellement. Pendant que les signaux de l’économie sont au vert, 70% des américains disent désapprouver la politique économique. Ils ont sans doute oublié que le pays revient de loin, d’un bourbier dont a hérité Obama. La situation économique que Bush a laissée à son successeur n’était pas plus enviable.

Avec un taux de chômage en deçà de 6%, une croissance de 3,5% et une poussée de la consommation intérieure, Obama aurait fait sourciller sous d’autres cieux dans ce contexte mondial de crise. Mais ça ne lui pas profité dans les urnes. Pauvre de lui ! Dur, dur d’être un président au pays de l’oncle Sam !
Sans avoir l’air d’un porte parole de la maison blanche, je pense que ces progrès bien que trop timides placent tout de même le pays sur une voie prometteuse. Mine de rien, les Etats unis font partie de ces puissances qui s’en sortent le mieux face à la crise. En France par exemple, le gouvernement s’emploie à défendre le bien fondé de sa politique économique sans arriver à des résultats encourageants.

Aux Etats unis, le président pour faire adopter ses projets de réforme, a besoin du vote de la majorité au congrès. Or, un grand nombre d’électeurs ont préféré le priver de la majorité nécessaire pour mettre en œuvre sa politique. Sa marge de manœuvre étant plus réduite, Obama aura du mal à faire passer ses projets. Au bout du compte ce sont les américains qui pâtiront des difficultés de leur président à tenir ses promesses faute de soutien au congrès. En tout cas, il lui faudra être stratège pour arracher le vote du congrès sur des questions phares comme l’immigration, la hausse du salaire minimum.

L’état actuel du pays est encore à améliorer mais il ne faudrait pas s’attendre à voir Obama tout changer d’un coup de baguette magique. Les américains doivent se rendre à l’évidence et comprendre qu’il faudra des années d’investissements pour sortir du bourbier de la crise.

Quant à Obama il a encore 2 ans devant lui pour marquer son aventure présidentielle et seul les américains jugeront de la qualité de son travail.

 

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